Le Cantal sous le signe de la résistance et de la mobilisation

Congrés d’UD par Evelyne Salamero

Pascal Pavageau, Secrétaire confédéral, aux côtés de Jean-Vincent Boudou, secrétaire général de l’Union départementale FO du Cantal.

Pas moins de 180 militants ont participé au 14e congrès de l’Union Départementale FO du Cantal, sous la présidence de Pascal Pavageau, le 23 mars dernier, au lendemain de la journée de grève et de manifestations des fonctionnaires et des cheminots du 22, ce qui d’une certaine façon a donné le ton.

La veille, ils manifestaient dans Aurillac, préfecture du Cantal, avec plus d’un millier d’autres, pour la défense des services publics. Le 23 mars, en tant que délégués au 14e congrès de l’union départementale FO, du secteur privé comme du secteur public, ils ont reporté cette revendication dans la résolution générale qu’ils ont adoptée à l’unanimité.

La défense « de la République et du service public », un enjeu particulièrement vital ici

Deux trésoreries qui viennent de fermer, des hôpitaux dont les moyens vont diminuer drastiquement dans le cadre d’un Groupement hospitalier de territoire (GHT), des lignes SNCF menacées de disparition...

L’enjeu est vital dans ce département rural et particulièrement enclavé, où il n’existe plus aucune relation ferroviaire directe avec Paris, où les lignes vers Toulouse et Clermont-Ferrand sont menacées par le projet de réforme gouvernemental du secteur ferroviaire, où il ne reste plus qu’une seule route nationale et dont la préfecture Aurillac est à 4h30 en voiture de Lyon.

Sachant que la population cantalienne ne représente que 2% de celle de la région Auvergne-Rhône-Alpes, qui peut encore croire un seul instant que notre département puisse avoir une quelconque importance dans les choix qui sont opérés par les édiles régionaux ? a interrogé Jean-Vincent Boudou, secrétaire général de l’union départemental (réélu) dans son complément oral au rapport d’activité (voté à l’unanimité).

Des salaires parmi les plus bas du pays

Il a également rappelé que les salaires du département figurent parmi les plus bas du pays, le patronat les qualifiant d’ailleurs officiellement d’attractifs. Résultat : le Cantal subit depuis plusieurs années un exode massif de ses jeunes faute de débouchés et 14,4 % de sa population vit sous le seuil de la pauvreté. Les retraités cantaliens perçoivent une retraite brute moyenne de 537 euros (hors complémentaires).

On comprend que les délégués aient aussi mis en avant la revendication d’une autre politique économique, pour l’emploi et les salaires.

Ils ont également réaffirmé leur volonté de voir abroger la loi El Khomri et les ordonnances Macron-Pénicaud qui remettent en cause les conventions collectives et réduisent drastiquement les droits et moyens des représentants du personnel.

La défense des droits collectifs contre la loi de la jungle

Dans la même logique, les congressistes ont réitéré leur attachement à la sécurité sociale universelle de 1945 fondée sur la cotisation sociale, socle du salaire différé, qui confère aux travailleurs un droit de propriété sur la sécurité sociale et une garantie pour son avenir.

L’individualisation, ce demandez-vous ce que vous pouvez faire pour votre pays et non pas ce que votre pays peut faire pour vous, je ne l’accepte pas. Ce débrouillez-vous par vous-même pour vous en sortir, cette logique de jungle et de chacun pour soi, je ne l’accepte pas, a notamment déclaré Pascal Pavageau, en écho aux préoccupations et revendications exprimées par les militants FO.

Un Président de la République doit garantir l’égalité de droit et, pour cela, maintenir les droits collectifs qui passent par les retraites, la sécurité sociale, les conventions collectives… Tout cela n’est pas issu de l’ancien monde, c’est un héritage syndical et on ne peut pas mettre une bombe dessus et tout enlever. On doit continuer de se battre pour répondre aux besoins des travailleurs d’aujourd’hui, a-t-il conclu.

FO, deuxième organisation du département… Et ce n’est pas fini

Jean Vincent Boudou l’a souligné : Si FO est la seconde organisation syndicale de ce département, ce n’est pas le fait du hasard. C’est le fruit du travail des camarades sur le terrain, travail qui ne saurait être découplé du fonctionnement des instances de l’union départementale.

Forts de cette position, les militants FO du département n’ont visiblement pas l’intention de se reposer sur leurs lauriers. Les congressistes ont ainsi appelé chaque syndicat à construire et mettre en œuvre son plan de syndicalisation à partir de l’analyse de ses forces et faiblesses pour l’augmentation du nombre d’adhérents, garante de l’augmentation de l’audience électorale.

Ils ont également appelé les syndicats du privé à apporter leur soutien à tous les militants et syndicats FO engagés dans la campagne pour les élections professionnelles du 6 décembre 2018 dans la Fonction Publique.

Evelyne Salamero Ex-Journaliste à L’inFO militante