Formation professionnelle, dernière ligne droite avant la fin de la négociation

Interlocuteurs sociaux par Nadia Djabali

Débutée le 24 novembre 2017 et clôturée le 16 février 2018, la négociation sur la formation professionnelle aboutira-t-elle à un accord ? Difficile à dire pour le moment tant elle avance lentement.

Deux mois et demi pour négocier, c’est peu. D’autant que le Medef et la CPME ont interrompu les discussions durant deux semaines en janvier. Un effet collatéral du bras de fer entre le patronat et les régions sur le dossier de l’apprentissage.

Au menu de cette négociation : Droit à la formation et accompagnement ; Alternance et entreprises ; Gestion des parcours professionnels (demandeurs d’emploi et GPEC) ; Certification, évaluation et qualité ; la gouvernance et le financement global seront examinés à la fin du parcours et devraient être l’objet de discussions animées.

Non à la monétisation du CPF, oui aux formations longues

Pour autant un certain nombre de point font l’unanimité parmi les interlocuteurs : ils refusent la monétisation du compte personnel de formation (CPF), comme le gouvernement le souhaite. Ils estiment qu’en cas de fusion du congé individuel de formation avec le CPF, ce dernier doit permettre l’accès à des formations longues et qualifiantes avec le maintien du salaire et le droit à l’absence. Tous étaient également d’accord sur la nécessité de renforcer l’accompagnement des personnes via le conseil en évolution professionnel (CEP).

FO a proposé que les interlocuteurs sociaux trouvent une nouvelle définition de l’action de formation. Une définition socle plus centrée sur sa finalité et son utilité sociale. Elle serait complétée par des critères plus restrictifs pour permettre l’accès au financement du CPF.

FO a indiqué en outre que le CEP devrait être doté d’un financement propre constitué par une contribution fixe des employeurs. Force Ouvrière revendique par ailleurs que le plan de formation soit l’objet dans les entreprises d’une négociation avec les organisations syndicales.

 

Du bon, du mauvais et du très mauvais dans le rapport sur l’apprentissage
La concertation sur l’apprentissage est arrivée à son terme. Sylvie Brunet, chargée de piloter cette concertation a remis son rapport au gouvernement le 30 janvier. Si pour FO un certain nombre de mesures semblent aller dans le bon sens, certaines ne sont pas satisfaisantes. Notamment celles touchant à la rémunération des apprentis ainsi qu’à la formation et à la rétribution des maîtres de stage. Et d’autres sont inacceptables, comme l’ouverture de l’apprentissage au-delà de 25 ans et sans borne d’âge ainsi que la suppression du contrôle par les prud’hommes de la rupture du contrat d’apprentissage.

Nadia Djabali Journaliste à L’inFO militante