Chimie : un salaire minimum en deçà du Smic ?

Emploi et Salaires par Valérie Forgeront, FO Chimie

Alors qu’un accord sur les salaires minima de la branche Chimie a été signé le 21 décembre dernier entre la chambre patronale et la CFDT, trois syndicats (FO, CGT et CFE-CGC) contestent cet accord de régression sociale. La revalorisation décidée par cet accord aboutirait en effet à ce que le salaire minimum conventionnel soit inférieur au Smic. Ces trois syndicats ont fait valoir leur droit d’opposition en fin de semaine dernière.

Les trois syndicats FO, CFE-CGC et FNIC-CGT, majoritaires dans la branche Chimie (à eux trois 66,81% des voix aux dernières élections professionnelles) ont fait valoir leur droit d’opposition le 5 janvier sur un accord signé le 21 décembre par la chambre patronale et la CFDT. Accord portant sur les salaires minima de la branche. La grille salariale met le coefficient 130, base 35 heures, en dessous du Smic, dès son entrée en application soit le 1er janvier 2018 indiquent les trois syndicats dans un communiqué commun. Cet accord signé par la CFDT prévoit en effet une revalorisation de 1,1% –et en deux temps– du salaire horaire minimum conventionnel. Selon l’accord, ce salaire passe donc à 9,82 euros/heure au 1er janvier 2018 puis à 9,86 euros/heure au 1er avril 2018. Or, petit détail… Le Smic horaire est passé lui à 9,88 euros/heure depuis le 1er janvier dernier. Les signataires de l’accord ne pouvaient ignorer le nouveau montant du Smic car depuis le 15 décembre 2017 le gouvernement avait annoncé le montant de la revalorisation (+1,24%) soulignent les syndicats FO, CFE-CGC et CGT de la branche Chimie.

Le risque d’un recul des salaires de branche ?

La signature de cet accord à un niveau inférieur de la revalorisation du Smic est un signe politique clair d’une volonté d’abaisser les salaires de la branche estiment-ils. Pour le secrétaire général de la fédération FO du secteur de la Chimie, Hervé Quillet, la revalorisation du point de référence au calcul des salaires minima à un niveau inférieur à la revalorisation du Smic est une première ! Les trois syndicats –sans nouvelles pour l’instant de la chambre patronale– contestent aussi d’autres points. Ils s’opposent ainsi à l’exclusion des salariés des entreprises de moins de 50 salariés de la disposition portant sur le droit à absence autorisée payée pour une hospitalisation d’un enfant de moins de 16 ans. Exclure ces salariés est discriminatoire réagissent les syndicats. Par ailleurs s’insurgent-ils, le patronat a refusé de négocier par deux fois sur la demande de maintien des salaires en cas de maladie d’un salarié. Il a refusé aussi de négocier l’intégration au salaire minimum hiérarchique des primes d’ancienneté et des primes liées aux conditions et rythmes de travail (primes de nuit, dimanche, férié…). Pour les trois syndicats dont FO, ce refus est inquiétant. Il revient à accepter que les entreprises de la branche aient la possibilité d’abaisser les rémunérations des salariés par la réduction voire la suppression de ces primes.

Valérie Forgeront Journaliste à L’inFO militante

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