Air France : plus que jamais la grève ce 23 mars

Emploi et Salaires par Valérie Forgeront, FEETS-FO

Dix syndicats d’Air France dont FO appellent les personnels à deux journées de grève, ce vendredi 23 et vendredi prochain, 30 mars. Une première journée d’actions massivement suivie le 23 février dernier par toutes les catégories de salariés n’a apparemment pas suffi à convaincre la direction d’entendre la revendication. Les personnels demandent une augmentation générale des salaires à hauteur de 6% ce qui permettrait de combler la perte de pouvoir d’achat depuis 2012. Les pilotes, personnels au sol et navigants commerciaux (PNC) demandent que les efforts qu’ils ont fournis et qui ont contribué aux bons résultats commerciaux enregistrés l’an dernier par la compagnie soient reconnus.

Toutes les catégories de personnels de la compagnie Air France sont en grève ce vendredi 23 mars à l’appel de dix organisations syndicales dont FO pour les personnels au sol et les navigants commerciaux/PNC. Les salariés annoncent d’ores et déjà une nouvelle journée de grève vendredi prochain, 30 mars. A cette date, ce sera donc la troisième grève en un mois chez Air France.

La revendication est toujours la même : l’augmentation des salaires. Les syndicats inscrits dans le mouvement de protestation (tous hormis la CFDT et la CFE-CGT) demandent une augmentation générale des salaires à hauteur de 6%. Une telle revalorisation permettrait de combler la perte de pouvoir d’achat enregistrée depuis 2012, date du début du gel des salaires dans la compagnie.

Alors que le groupe Air France-KLM a réduit sa dette en 2017 et affiche un bénéfice d’exploitation en hausse de 42% à 1,48 milliard d’euros contre 1,04 milliard un an plus tôt, la direction a-t-elle entendu la revendication ? Non, elle se complaît dans la surdité regrettent les syndicats.

Si la Direction ne répond pas… Il y aura d’autres grèves

Le 13 mars, dans le cadre du préavis de grève, une réunion avec la direction n’a abouti à rien regrettent les dix organisations qualifiant cette réunion de stérile. La direction n’a à aucun moment tenté de débloquer la situation, cherchant même à diviser les salariés. Elle a ainsi proposé d’individualiser les augmentations en fonction de la perte d’inflation depuis 2011 s’indignent les syndicats notant avec humour qu’à travers sa proposition la direction reconnaît donc la légitimité du combat des salariés.

Les organisations prévoient de se rencontrer le 26 mars, soit entre les deux journées de grève. Elles devraient annoncer alors le calendrier des actions à venir si la direction persiste à refuser d’ouvrir des négociations sur la base de la revendication.

Or jusqu’à présent, la direction a estimé qu’il serait impossible et déraisonnable de répondre à la revendication salariale. Le faire argue-t-elle risquerait de mettre en péril les résultats de l’entreprise et ses investissements. La direction campe donc pour l’instant sur ses positions. Elle a décidé unilatéralement que pour 2018, l’augmentation des salaires serait seulement de 1% et en deux temps : +0,6% en avril et +0,4% en octobre.

La conséquence du fiasco NAO

L’attitude de la direction apparaît d’autant plus irrecevable pour les salariés que l’augmentation en forme d’aumône décidée pour 2018 découle de l’accord issu de la négociation annuelle obligatoire (NAO) mais contesté. Cet accord a en effet été signé le 1er février dernier par deux syndicats (CFDT et CFE-CGC) mais est devenu caduc, plusieurs syndicats (affichant à eux tous une représentativité de plus de 50% des suffrages aux dernières élections) ayant fait valoir leur droit de retrait (le 7 février pour FO).

Ce 23 mars, les salariés demandent donc une nouvelle fois à la direction de rouvrir des négociations salariales. Ils revendiquent légitimement leur part des profits rappelle la Fédération FO de l’Équipement, Environnement, Transports et Services (FEETS-FO) apportant son soutien aux personnels de la compagnie.

Valérie Forgeront Journaliste à L’inFO militante

FEETS-FO Équipements, environnement, transports et services