22 mars : public-privé sur la même voie

Revue de presse par Michel Pourcelot

Manifestation pour la défense du service public le 22 mars 2018 à Paris. Photographie : F. Blanc (CC BY-NC 2.0)

Grèves et manifestations d’agents publics et de personnels de la SNCF ont eut lieu dans toute la France le 22 mars pour la défense du service public et contre la réforme de la SNCF. Leur déroulement a été très observé par la presse. Aperçus.

Paris Match
Un trafic SNCF très perturbé, des vols annulés, des écoles fermées : fonctionnaires et cheminots menaient jeudi une première charge contre les projets de réforme du gouvernement, pour un service public de qualité et la défense de leur statut. À ces enjeux communs s’ajoutent des revendications propres. Sept syndicats (sur neuf) de la fonction publique mobilisés (CGT, FO, FSU, CFTC, Solidaires, FA-FP et CFE-CGC), premiers à appeler à cette journée de grève, réclament notamment une hausse de leur pouvoir d’achat. Les cheminots, qui ont choisi le même jour pour défiler, défendent eux l’avenir du rail, que le gouvernement entend aussi emmener vers une voie libérale. Bref, tous dans le même bateau.

Challenges
Les cheminots ont donné le ton à grand renfort de fumigènes, tambours, sifflets et musique rock. Ces manifestations convergentes, c’est l’expression d’un besoin de service public de qualité dans tout le territoire, a déclaré à l’AFP Philippe Martinez, le patron de la CGT [...]. Côté fonctionnaires, les responsables des sept organisations syndicales (CGT, FO, FSU, CFTC, Solidaires, FA-FP et CFE-CGC) ayant appelé à la grève ont pris la tête du cortège parisien derrière une banderole unitaire : pour la fonction publique, les salaires, l’emploi et le statut. Le gouvernement pose des bombes à fragmentation qui sont en train de détruire peu à peu les fondements mêmes de notre modèle social et républicain, a relevé dans la manifestation Pascal Pavageau, qui s’apprête à succéder à Jean-Claude Mailly à la tête de FO.

La Provence
Comprenez-vous les attaques sur le statut des fonctionnaires ? Jean-Claude Mailly : Je rappelle qu’il a été mis en place pour assurer la neutralité et la continuité du service public. Sur les 5 millions de fonctionnaires, 1 million a déjà le statut de contractuel. J’ajoute qu’on ne peut pas rendre responsable les difficultés des sociétés comme la SNCF juste à cause du statut des fonctionnaires. Comme le laisse planer certains.

Les Echos
À la SNCF, cette participation très importante est un coup de semonce pour le gouvernement. La mobilisation de ce jeudi n’était présenté que comme un tour de chauffe, avant le début de la grève par intermittence programmée pour le 3 avril. Tout un symbol : le RER D, qui dessert le siège de la SNCF, à Saint-Denis, a été particulièrement perturbé. Mais ce n’était pas la seule ligne impactée de façon importante par la journée de mobilisation.

La Dépêche du Midi
La ligne gouvernementale reste elle droite dans ses bottes dogmatiques. Face à la grève annoncée à la SNCF, nous tiendrons, quelle que soit la longueur du conflit social pour protester contre le projet de réforme de l’entreprise, a assuré dimanche le ministre de l’Économie et des Finances, Bruno Le Maire, les yeux fixés sur la ligne bleue libérale.

Marianne
Lorsque les prochaines générations voudront comprendre ce qui s’est passé, on sera bien en peine de leur expliquer pourquoi un service qui marchait si bien a été dérégulé. Bruxelles, l’adaptation aux règles de la concurrence, une dette à éponger, un président qui voulait faire passer un message. Si ce n’est un évangile, un dogme.

Le Monde
Ni les exemples étrangers ni la modélisation économétrique ne démontrent l’efficacité de la réforme envisagée, estiment, dans une tribune au Monde, Marc Ivaldi et Frédéric Cherbonnier, professeurs à l’Ecole d’économie de Toulouse, pour qui l’ouverture à la concurrence ne garantit en rien une baisse des prix favorable au voyageur. Mais est-ce bien l’objectif ?

 Voir en ligne  : Articles sur la mobilisation du 22 mars 2018

Michel Pourcelot Journaliste à L’inFO militante